Faire un pas de côté face au toujours plus et toujours plus vite. C’est ce que propose le slow parenting. L’occasion de trouver son rythme idéal en tant que parent et de préserver ses enfants de l’accélération globale en leur ouvrant de nouvelles perspectives. Et si on ralentissait en famille ?
Nous accueillons cette semaine Cindy Chapelle, auteure du site Laslowlife.fr ainsi que de nombreux ouvrages, dont Une petite sieste et je me recouche! – 50 siestes à faire en pleine nature (Editions Plume de carotte, 2017).
Les photos de cet article sont issues de notre dernier Atelier buissonnier
Découvrir le slow parenting
Le slow parenting est issu du mouvement slow initié dans les années 80. Désormais, le slow infuse dans de nombreux domaines : slow food, slow business, slow tourisme, slow cosmétiques… Le slow parenting prend racine dans cette philosophie de vie. Né outre-Atlantique, il propose des solutions face au rythme effréné que subissent les enfants. Parmi les troubles inhérents au rythme imposé, des troubles de la concentration, des émotions, de l’anxiété.
Pourtant une autre voie est possible. Celle de l’art de la lenteur. L’idée est d’apprendre à ralentir soi-même, en tant que parent, afin d’intégrer ce mode de vie au cœur de l’éducation que l’on donne à ses enfants. Trouver son propre rythme, pour aider l’enfant à trouver le sien. Ralentir en famille invite notamment à favoriser l’autonomie, à valoriser de vrais moments d’écoute et à retisser ensemble du lien avec la nature.
Pourquoi ralentir en famille ?
Derrière la volonté de ralentir se cache le souhait de mettre à l’honneur des valeurs essentielles dont la famille. Lever le pied pour dédier plus de temps à ses priorités et dessiner une autre forme d’éducation, c’est l’aspiration de bon nombre de parents. Car le mot « ralentir » est à prendre au sens large. Il ne s’agit pas de se muer en escargot (même si cela pourrait être une expérience amusante !) mais de se réapproprier son temps, de valoriser ses essentiels, de profiter des petits plaisirs de la vie, d’être plus présent à l’instant (en évitant de se presser en permanence) et d’améliorer sa qualité de vie.
Le slow parenting invite ainsi d’une part à faire évoluer son quotidien de parent notamment en prenant du recul par rapport à son mode de vie, en faisant des choix en accord avec ses aspirations, des choix qui vont dans le sens de son bien-être et de celui de sa famille (passer plus de temps avec ses enfants par exemple). Et par ailleurs, il consiste à véhiculer une philosophie de vie empreinte de lenteur, plus harmonieuse et épanouissante, à ses enfants.
Comment s’initier au slow parenting ?
Tout commence par un premier pas. Plutôt que de surcharger les enfants d’objets, d’informations, d’activités et autres, pourquoi ne pas adopter de nouvelles habitudes ? Limiter l’usage des écrans, réduire les activités extrascolaires, privilégier des cadeaux « expérience » plutôt que des objets, organiser des sorties nature régulières font partie des nombreuses pistes à explorer.
Le slow parenting propose par ailleurs de s’éloigner à pas de velours de l’image du « parent idéal ». L’idée est vraiment de trouver un équilibre familial harmonieux, qui corresponde au mieux à chacun et non de cesser d’élever son niveau d’exigence. D’ailleurs cet équilibre n’est jamais parfait. Il nécessite toujours de l’adaptation, des aménagements perpétuels. Apprivoiser le lâcher prise en la matière est essentiel. Cela permet de renforcer sa confiance en soi, de s’autoriser plus de liberté d’action comme par exemple en apprenant à déléguer (une piste slow). Un joli moyen de faire confiance à ses enfants en leur confiant le soin d’arroser une plante ou encore de pétrir la pâte d’un pain maison.
Dans son livre, “Le Slow Parenting, et si on ralentissait pour être heureux en famille”, Malvina Girard propose 4 pistes pour ralentir en tant que parent :
- Prendre le temps de découvrir le monde, en amenant l’enfant au contact de la nature.
- Prendre le temps d’apprendre, notamment en invitant l’enfant a trouver par lui-même.
- Prendre le temps de jouer, en proposant par exemple à l’enfant d’user de son temps libre à sa guise.
- Prendre le temps de créer et de partager, notamment en nouant des relations authentiques.
5 pistes slow pour se lancer…
Passer de la théorie à la pratique, rien de plus simple ! Il suffit de se lancer avec les exemples d’actions qui suivent :
- Passer du temps dehors. Une action slow : organiser au moins une sortie nature par semaine.
- Inviter l’autonomie. Une action slow : laisser l’enfant trouver ses propres solutions.
- Alléger l’emploi du temps de son enfant. Une action slow : réduire les activités extrascolaires (garder celles qu’il ou elle préfère).
- S’essayer à la relaxation. Une action slow : proposer un exercice d’éveil sensoriel avec un pinceau propre que l’on passe sur le visage de l’enfant (qu’est-ce qu’il ressent ?).
- Adopter la simplicité. Une action slow : laisser son enfant explorer le monde, faire des découvertes, s’amuser, sans objets superflus.
L’un des principes fondamentaux du slow parenting, et plus largement du mouvement slow, est de se (re)connecter à la nature. Elle nous ressource, nous rappelle nos essentiels, nous enseigne la lenteur. Prêt(e) pour des promenades sous les étoiles, des balades botaniques, des ateliers cabane, des observations fauniques ? La nature inspire le slow parenting !
Cindy Chapelle
www.laslowlife.fr
Podcast: Slow parenting, mode d’emploi