De tout jeunes réseaux sont en plein essor. Porteurs de renouveau, ils prennent appui sur ce que le lien à la nature fait émerger de l’humain. Sur ce qu’il apporte de foisonnant à l’enfant qui grandit. Sur ce qu’il laisse envisager du monde que l’on pourrait bâtir à présent…
La vidéo qui va suivre donne la parole à 4 membres du RPPN – le Réseau de la Pédagogie par la Nature. Né il y a à peine plus d’1 an, ce tout jeune réseau compte déjà près de 200 membres, des créateurs de structures type forêts-écoles, des enseignants, des animateurs d’ateliers nature, etc.
Quel message est porté par ce réseau? Je vous invite à vous détendre 5 minutes en regardant cette petite vidéo… Peut-être sentirez-vous l’élan de rejoindre le mouvement?
Ruth Joiner (Pédagogue par la nature, cofondatrice du RPPN): Le RPPN, le Réseau de la Pédagogie Par la Nature, est très fier de participer et soutenir le mouvement du FKIFF Forest Kindergarden International For Future.
Roland Gérard (Formateur et conférencier, cofondateur du réseau Ecole et Nature): Si on est dans cette crise écologique, aujourd’hui, c’est parce qu’on s’est coupé ces liens. On ne peut pas recréer ces liens avec la nature en étant dans un bureau ou devant un écran, ça n’existe pas. On crée des liens avec la nature, dans la nature, et là on se rend compte que nous ne sommes pas dans la nature, mais DE de la nature et que c’est nous mêmes, tout ça, en fait. Et le sujet, aujourd’hui, c’est une immense atteinte à la vie et quand on va être dehors avec les enfants dans la nature, les enfants, eux, on voit bien, on les observent dans la nature, quels que soient ces enfants, ils sont tout de suite en activité. Ils ont tout de suite les mains qui sont actives. Ils se saisissent d’un bâton, ils vont grimper à un arbre, ils vont faire une cabane. Personne ne leur dit de faire ça, ils le font, c’est spontané; c’est leur vie; c’est le vivant qui est au contact du vivant. Les enfants dans la nature, ils apprennent à être vivants. On manque, aujourd’hui, l’être humain, les êtres humains, on manque de personnes porteuses d’expériences heureuses en nature. Quand on a des expériences heureuses en nature, on est passeur de nature et on peut facilement exercer ce travail de passeur de nature.
Les enfants d’aujourd’hui, et même nous les adultes, et même nos parents, on est comme on dit en anglais, la “indoor generation”, la génération du dedans. L’idée, c’est d’amener les enfants dans la nature. Ces enfants-là vont avoir beaucoup plus de sensibilité pour protéger et essayer de faire des pas pour améliorer notre futur, le futur de l’humanité, global – je ne parle juste de notre futur personnel, mais du futur de l’humanité, de notre vie sur la terre.
Emilie Lagoeyte (Fondatrice d’Eveil et Nature, formatrice de passeurs de nature et ancienne professeure des écoles): Si on regarde les adultes d’aujourd’hui, et notamment ceux qui ont un fort d’engagement pour le climat, qu’est ce qui fait qu’ils ont ce fort engagement? il y en a quelques uns sans doute qui ont été marqués par des cours sur le climat. Je pense que majoritairement ça va être des personnes qui ont dans l’enfance eu des expériences très fortes en lien avec le milieu naturel. Et c’est plus qu’une connaissance du milieu qu’ils développent, en premier c’est qu’ils ont intériorisé les cycles naturels, l’effet des saisons sur la végétation etc. Et une fois que ce lien émotionnel a été tissé, ils vont se poser des questions naturellement. Nous, adultes, on va être là pour l’accompagner dans la construction de connaissances sur le milieu naturel Et là on va accompagner un individu qui va devenir, non seulement, éco-citoyen, mais il le vivra vraiment dans ses tripes, et avec sa tête. Voilà.
Julie Ricard (Pédagogue par la nature, présidente du RPPN et ancienne professeure des écoles): Quand on emmène l’enfant en nature de manière régulière par tous les temps, par toutes les saisons, on encourage ces enfants à développer des savoir-être et savoir-faire. Ces compétences vont les aider à faire face et à devenir acteurs de ce changement environnemental. Ce sont des savoir-être comme, par exemple, la confiance en soi qui vont les soutenir dans la façon de s’impliquer dans les projets qui leur tiennent à cœur.
Des savoir-faire comme par exemple la coopération, la collaboration, la résolution de problème. Un autre savoir-être sur lequel on travaille beaucoup, c’est la résilience. Et bien, dans le monde de demain, il va falloir que les enfants soient résilients. Il va falloir qu’ils soient résilients face aux adaptations auxquelles ils vont devoir faire face, mais aussi au niveau humain. La résilience, c’est important dans la qualité des relations humaines.
Emilie L: Au jour d’aujourd’hui, je pense qu’il est devenu urgent pour former des éco-citoyens, de remettre les enfants directement en lien avec la nature, tous les jours, le plus souvent possible, dans le cadre de l’école, dans le cadre de la famille. Voilà, donc tout ça, ça se joue tout de suite; ça se joue là où vous êtes. Et la personne la mieux placée pour faire ça tout de suite, c’est vous qui regardez la vidéo!
Ruth J: Si vous souhaitez en savoir plus, rendez-vous sur le site web et vous pouvez lire et signer la charte et nous rejoindre!
Claire Boulch, membre du RPPN, a participé aux 1ères rencontres du RPPN cet automne, où elle a filmé les 4 prises de parole. A cette occasion, elle a également présenté son film “L’école de la forêt finlandaise”, réalisé suite à 5 mois d’immersion dans cette école. Une belle source d’inspiration pour nos projets!
L’éducation en lien à la nature: un acte politique engagé
Un autre tout jeune mouvement est le FKIFF: «Forest Kindergarten International For Future». Comme vous l’avez entendu, le RPPN manifeste son soutien au FKIFF, créé lui-même en soutien aux actions impulsées par les jeunes pour le climat et notamment Greta Thunberg.
Vous l’aurez compris, oeuvrer pour une éducation en lien fort avec la nature est devenu un acte politique engagé. Mais avant tout, pour nous parents de jeunes enfants, éducateurs, enseignants, amoureux de nature, c’est juste une évidence, un acte de bon sens… Le chemin est certes long avant que ces pratiques soient démocratisées, mais les outils se multiplient, rendant à la portée de chacun les premiers pas… et les suivants!
Des pionniers pour vous inspirer
Il y a les créateurs de forêts-écoles, inspirés notamment des forest school au Royaume Uni. Ces forêts-école ne sont pas des écoles en forêts au sens propre. C’est à dire qu’il ne s’agit pas d’écoles dans lesquelles les enfants iraient chaque jour pour y recevoir l’instruction attendue par l’éducation nationale. Ces forêts-écoles sont des forêts pouvant accueillir des classes, de façon ponctuelle ou récurrente, mais aussi des groupes d’enfants le mercredi et autres jours sans école, ainsi que des stages nature pendant les vacances. Des ateliers pour les adultes ou pour les enfants accompagnés de leurs parents sont également proposés, y compris pour les tout-petits. Des exemples? Ruth (vue au début de la vidéo et cofondatrice du RPPN) a fondé l’école buissonnière dans la Drôme. Julie (vue au milieu de la vidéo et présidente du RPPN) a donné vie à Autour du feu en Bretagne.
Enfin il y a les animateurs d’ateliers nature en pédagogie par la nature. C’est ce que nous proposons à Eveil et Nature lors de nos ateliers buissonniers: nous n’avons pas de forêt sur laquelle nous accueillons les groupes comme le ferait une forêt-école. Chaque atelier se déroule en un lieu différent sous convention avec le gestionnaire ou le propriétaire: forêt communale, parc privé ou encore coin de nature à proximité d’une école…
Des formations pour vous accompagner
Justement, les 4 personnes que vous venez de voir dans la vidéo (et dont je fais partie) s’activent joyeusement et collaborent pour vous proposer les formations suivantes:
- Pédagogie Par la Nature : Ressentir et observer pour accompagner
>en présentiel, en Bretagne
>en présentiel, dans la Drôme - Pédagogie Par la Nature : Des outils pour se lancer
>en présentiel, en Bretagne
>en présentiel, dans la Drôme - Pédagogie Par la Nature: devenir Passeur de Nature
>en ligne, chez vous
On espère vous rencontrer bientôt, aux prochaines rencontres du RPPN ou lors d’une formation? Avec le souhait que chaque enfant ait bientôt sur sa route au moins 1 adulte passeur de nature… Pourquoi pas vous?!